L’hymne national algérien, « Kassaman » (« Nous jurons »), est un chant de combat profondément enraciné dans l’histoire de la lutte pour l’indépendance. Écrit en 1956 par le poète révolutionnaire Moufdi Zakaria, alors emprisonné par les autorités coloniales françaises, cet hymne a été composé avec son propre sang sur les murs de sa cellule. Sa musique, puissante et martiale, a été créée par le compositeur égyptien Mohamed Fawzi.
Kassaman n’est pas un simple chant national : il incarne la douleur, la résistance et l’espérance d’un peuple opprimé. Adopté officiellement à l’indépendance en 1962, il reste aujourd’hui un symbole fort de fierté, de souveraineté et d’identité algérienne.
Paroles de l’hymne national Algérien
𝄇 قَسَمًا بِٱلنَّازِلَاتِ ٱلْمَاحِقَات
وَ ٱلدِّمَاءِ ٱلزَّاكِيَاتِ ٱلطَّاهِرَات 𝄆
وَ ٱلْبُنُودِ ٱللَّامِعَاتِ ٱلْخَافِقَات
فِي ٱلْجِبَالِ ٱلشَّامِخَاتِ ٱلشَّاهُقَات
نَحْنُ ثُرْنَا فَحَيَاةٌ أَو مَمَات
وَ عَقَدْنَا ٱلْعَزْمَ أَن تَحْيَى ٱلْجَزَائِر
فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا…
𝄇 نَحْنُ جُنْدٌ فِي سَبِيلِ ٱلْحَقِّ ثُرْنَا
وَ إِلَى اسْتِقْلَالِنَا بِٱلْحَرْبِ قُمْنَا 𝄆
لَم يَكُن يُصْغِى لَنَا لَمَّا نَطَقْنَا
فَاتَّخَذْنَا رَنَّة ٱلْبَارُودِ وَزْنَا
وَ عَزَفْنَا نَغْمَة ٱلرَّشَّاشِ لَحْنَا
وَ عَقَدْنَا ٱلْعَزْمَ أَن تَحْيَى ٱلْجَزَائِر
فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا…
𝄇 يَا فِرَنْسَا قَد مَضَى وَقْتُ ٱلْعِتَاب
وَ طَوَيْنَاهُ كَمَا يُطْوَى ٱلْكِتَاب 𝄆
يَا فِرَنْسَا إِنَّ ذَا يَوْمُ ٱلْحِسَاب
فَاسْتَعِدِّي وَخُذِي مِنَّا ٱلْجَوَاب
إِنَّ فِي ثَوْرَتِنَا فَصْل ٱلْخِطَاب
وَ عَقَدْنَا ٱلْعَزْمَ أَن تَحْيَى ٱلْجَزَائِر
فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا…
𝄇 نَحْنُ مِن أَبْطَالِنَا نَدْفَعُ جُنْدَا
وَ عَلَى أَشَلَائِنَا نَصْنَعُ مَجْدَا 𝄆
وَ عَلَى أَرْوَاحِنَا نَصْعَدُ خُلْدَا
وَ عَلَى هَامَاتِنَا نَرْفَعُ بُنْدَا
جَبْهَةُ ٱلتَّحْرِيرِ أَعَطَيْنَاكِ عَهْدَا
وَ عَقَدْنَا ٱلْعَزْمَ أَن تَحْيَى ٱلْجَزَائِر
فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا…
𝄇 صَرْخَةُ ٱلْأَوْطَانِ مِن سَاحِ ٱلْفِدَا
إِسْمَعُوهَا وَاسْتَجِيبُوا لِلنِّدَا 𝄆
وَ اكْتُبُوهَا بِدِمَاءِ ٱلشُّهَدَا
وَ اقْرَأُوهَا لِبَنِي ٱلْجِيلِ غَدَا
قَدْ مَدَدْنَا لَكَ يَا مَجْدُ يَدَا
وَ عَقَدْنَا ٱلْعَزْمَ أَن تَحْيَى ٱلْجَزَائِر
فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا… فَاشْهَدُوا…
Traduction en Français
𝄆 Nous jurons par les tempêtes dévastatrices abattues sur nous
Par le sang noble et pur généreusement versé 𝄇
Par les éclatants étendards flottant au vent
Sur les cimes altières de nos fières montagnes
Que nous nous sommes dressés pour la vie ou la mort
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra
Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin !
𝄆 Nous sommes des combattants pour le triomphe du droit
Pour notre indépendance, nous sommes entrés en guerre 𝄇
Nul ne prêtant oreilles à nos revendications
Nous les avons scandées au rythme des canons
Et martelées à la cadence des mitrailleuses
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra
Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin !
𝄆 Ô France ! le temps des palabres est révolu
Nous l’avons clos comme on ferme un livre 𝄇
Ô France ! voici venu le jour où il te faut rendre des comptes
Prépare toi ! voici notre réponse
Le verdict, Notre révolution le rendra
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra
Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin !
𝄆 Nos braves formeront les bataillons
Nos dépouilles seront la rançon de notre gloire 𝄇
Et nos vies celles de notre immortalité
Nous lèverons bien haut notre drapeau au-dessus de nos têtes
Front de libération nous t’avons juré fidélité
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra
Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin !
𝄆 Des champs de bataille monte l’appel de la patrie
Écoutez le et obtempérez ! 𝄇
Écrivez-le avec le sang des martyrs !
Et enseignez-le aux générations à venir !
Ô Gloire ! Vers toi nous tendons la main !
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra
Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin ! Soyez-en témoin !
Historique de l’Hymne National de l’Algérie – Kassaman
C’est en pleine guerre de libération, en 1955, que Moufdi Zakaria, poète engagé et militant nationaliste, est sollicité par le Front de Libération Nationale (FLN) pour écrire un hymne symbolisant le combat du peuple algérien. L’initiative vient de figures clés du mouvement indépendantiste, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda, par l’intermédiaire de Rebbah Lakhdar.
En détention à la prison de Barberousse, Zakaria rédige un poème poignant intitulé Fach’hadou (« Témoignez-en ! »), qu’il aurait écrit, selon une version largement répandue, avec son propre sang sur les murs de sa cellule, le 25 avril 1955. Ce texte, immédiatement adopté par les cadres du FLN, sera renommé par la suite Kassaman, ce qui signifie « Nous jurons ».
Plusieurs essais musicaux seront tentés avant d’aboutir à la version définitive. Le premier, réalisé par le compositeur algérien Mohamed Touri à Alger, est jugé insuffisant. Un second essai est confié au musicien tunisien Mohamed Triki, aidé par une chorale algérienne à Tunis, mais là encore, le résultat ne convainc pas.
C’est finalement en Égypte que l’hymne trouve sa musique. Le célèbre compositeur Mohamed Fawzi est chargé de l’arrangement final, et sa version est adoptée comme musique officielle. Ce choix illustre la solidarité panafricaine et panarabe de l’époque.
Kassaman devient officiellement l’hymne national de l’Algérie après l’indépendance, en 1963. Composé de cinq couplets, il se distingue par la mention explicite de la France dans le troisième couplet — un fait rare parmi les hymnes nationaux.
Durant les années 1980, sous la présidence de Chadli Bendjedid, des tentatives sont faites pour retirer ce passage, jugé trop accusateur. Un projet de modification de l’hymne est soumis à l’Assemblée populaire nationale, mais il est rejeté. En 1986, les paroles intégrales sont réservées aux événements majeurs, comme les congrès du FLN ou l’investiture présidentielle.
Mais en mai 2023, ce troisième couplet refait surface de manière officielle. Il est désormais inclus lors de toutes les cérémonies et commémorations présidées par le chef de l’État, bien que lors de visites de chefs d’État étrangers, une version abrégée puisse être jouée.
Le passage en question, adressé directement à la France, déclare :
« Ô France ! Le temps des palabres est révolu.
Nous l’avons clos comme on ferme un livre.
Ô France ! Voici venu le jour où il te faut rendre des comptes.
Prépare-toi ! Voici notre réponse.
Le verdict, notre révolution le rendra.
Car nous avons décidé que l’Algérie vivra.
Soyez-en témoin ! »
Ce vers témoigne de la charge historique et émotionnelle de l’hymne, et de sa portée toujours vive dans la mémoire nationale algérienne.
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